Une manifestation a eu lieu vendredi devant les bureaux de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN), sur la rue Labelle, à St-Jérôme.
Encore une fois, des enseignants du Centre de formation du transport routier (CFTR) de St-Jérôme dénonçaient qu'une centaine d'entre eux, travaillant partout au Québec, ait perdu leurs emplois.
On déplorait aussi les façons de faire de la commission scolaire qualifiées d'inhumaines par plusieurs professeurs qui ont appris leur licenciement par courriel.
Des étudiants ont aussi manifesté leur mécontentement vendredi face au manque d'enseignants en camionnage, devant le CFTR à Mirabel.
De l'argent sur le dos des profs selon le SERN
Cette décision passe mal auprès des enseignants du CFTR et la grogne se fait davantage sentir depuis que certains se sont fait offrir un poste jusqu’à la fin de mois de juin, mais payés à un salaire horaire au lieu d'être à contrat.
« Effectivement c’est le cas. Nous réattribuons les heures de façon progressive au fur et à mesure que la situation évolue. En ce moment, nous avons des heures à offrir à quelques enseignants d’ici la fin du mois de juin pour permettre à certains élèves inscrits, c’est-à-dire des élèves qui étaient présents au CFTR au 13 mars, de finir leur formation. », a indiqué Nadyne Brochu, conseillère en communication à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord.
Aux yeux du Syndicat de l'enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN), c'est faire de l'argent sur le dos des professeurs que d'agir ainsi pendant que les étudiants sont au rendez-vous et que l'industrie du camionnage a des besoins criants de main-d'oeuvre.
En ce moment, des entreprises au Québec craignent de manquer de chauffeurs fraîchement sortis de l’école sur lesquels on comptait pour être en opération.
« C’est un effet domino. Notre cohorte inscrite au 13 mars a pris deux mois de retard durant la fermeture du centre. La machine est repartie et ces élèves pourront terminer leur formation, mais pas à la même vitesse en raison des normes de la santé publique à respecter. Ils finiront donc un peu plus tard et cela a des répercussions sur l’inscription de nouvelles cohortes. Tant et aussi longtemps que nous aurons des règles strictes de distanciation sociale à respecter, les activités normales du CFTR ne pourront pas reprendre. Alors oui, il peut y avoir une incidence sur les employeurs pour un certain temps. L’industrie du camionnage est touchée de plein fouet, comme le sont d’autres secteurs d’activités. », répond Mme Brochu de la CSRDN.
La gestion du dossier CFTR a poussé le président du SERN, Christian Aubin, à publier une lettre très dure à l'endroit de la directrice générale de la CSRDN Guylaine Desroches, dans laquelle on peut lire qu'elle manque de considération envers les professeurs et que son organisation ne consulte jamais le syndicat avant de prendre des décisions.
Selon lui, « ce serait la moindre des choses » alors que des arrêtés ministériels sont venus modifier des parties de la convention collective.
Concernant la lettre, il n’y aura pas de commentaire sur la place publique ni de la part de Mme Desroches ni de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord puisqu'il y a « des espaces d’échanges et de communication spécialement dédiés à tout le volet relations de travail. »